Promouvoir la transparence des matériaux grâce aux fiches de déclarations sur la qualité sanitaire des matériaux (MHS : Material Health Statements)

Aujourd'hui, les gens veulent de plus en plus savoir ce que contiennent les produits qu'ils consomment - de la nourriture aux vêtements en passant par les cosmétiques - d’où viennent les ingrédients, comment ils ont été obtenus et l'impact qu’ils ont sur les personnes et l'environnement. Il s’agit de prendre des décisions d'achat en connaissance de cause. Les entreprises repensent donc leurs efforts d’approvisionnement afin d'améliorer la santé et la durabilité des ingrédients et de fournir aux consommateurs la transparence dont ils ont besoin. Les entreprises alimentaires prennent des mesures de la production jusqu'à la table, par exemple, pour transformer la façon dont les aliments sont fabriqués.

De la même manière, Tarkett franchit une nouvelle étape dans la transparence des matériaux de revêtement de sol avec ses MHS (Material Health Statements). C’est notre façon d'offrir une transparence totale sur la composition de nos produits, d’éviter les substances nocives et de travailler à l’optimisation des formules de nos produits. Il s’agit d'une "carte d'identité" pour les ingrédients du produit, qui crée une approche holistique pour établir la confiance avec les clients tout en nous permettant d'améliorer continuellement nos produits.

Nous nous entretenons ici avec Myriam Tryjefaczka, directrice du développement durable et des affaires publiques de Tarkett pour la région EMEA, au sujet de notre démarche visant à comprendre et à divulguer l'impact de nos matériaux en créant les premières MHS de l’industrie du revêtement de sol.

Pourquoi avez-vous décidé de créer des MHS ?

Nous nous engageons à utiliser des matériaux de la plus haute qualité et nous nous efforçons toujours d’aller plus loin dans nos efforts pour améliorer nos produits. C’est pourquoi nous avons entamé notre démarche Cradle to Cradle® (C2C) il y a dix ans, en nous engageant à faire évaluer nos matériaux de manière indépendante, conformément aux principes C2C reconnus dans le monde entier. Nous sommes actuellement à 95 % évalués (plus de 3 000 matériaux). C’est un élément clé de notre démarche d'économie circulaire : pour être recyclés et avoir une seconde vie dans de nouveaux produits, les matériaux que nous utilisons doivent respecter la santé des personnes et l’environnement.

Ainsi, en créant des MHS, nous améliorons la façon dont nous intégrons l’économie circulaire dans nos produits. Nous allons au-delà des déclarations environnementales de produits (DEP) pour prendre en compte les effets individuels sur la santé de chaque matériau d’un produit.

La transparence est au cœur de cet effort - transformer toutes les recherches et le travail scientifique réalisés au préalable en une déclaration claire et vérifiée de manière indépendante pour nos clients leur apporte la tranquillité d’esprit dont ils ont besoin pour confirmer qu’ils ont fait le bon choix. C’est d’autant plus important que de plus en plus de clients cherchent à obtenir des certifications de bâtiments durables.

Quels défis avez-vous rencontrés au cours de ce processus ?

Tout d’abord, nous avons dressé un inventaire de tous les matériaux que nous utilisons, en identifiant la composition exacte de nos produits, jusqu’à 0,01 %. Cela va dix fois plus loin que les exigences légales du règlement REACH de l'UE. Il s’agissait d'un grand exercice de collaboration, de coordination avec nos diverses équipes et fournisseurs à travers le monde, et de pousser nos systèmes jusqu’à leurs limites pour trouver les réponses. Ensuite, les experts C2C interviennent.

L'EPEA (Environmental Protection Encouragement Agency) a examiné tous nos matériaux par rapport aux réglementations internationales et à plus de 100 listes de dangers chimiques et sources scientifiques afin de comprendre leurs niveaux de toxicité et tout risque potentiel pour le bien-être des personnes ou l’environnement. L’équipe de l'EPEA a suivi l'évolution rapide des réglementations et des classifications chimiques, et a vérifié comment nos matériaux sont utilisés tout au long de notre chaîne de valeur, y compris les produits chimiques utilisés dans la production.

L’EPEA a également évalué nos matériaux tout au long de leur cycle de vie, depuis l'approvisionnement et la production jusqu’à l’utilisation et le traitement après utilisation. L'équipe a fait correspondre notre inventaire de matériaux avec les nombreuses informations scientifiques, écotoxicologiques et de production qu’elle avait recueillies, en procédant à des recoupements pour comprendre les niveaux de risque. Dans chaque cas, la priorité était de comprendre dans quelle mesure les matériaux pouvaient présenter un risque dans l'utilisation des revêtements de sol.

Comment les avez-vous dépassés ?

Sur la base d'environ 14 critères de santé humaine et 11 critères de santé environnementale, l’EPEA a attribué un classement par couleur pour indiquer le niveau pertinent en matière de matériaux sains, une échelle allant du gris (informations insuffisantes pour effectuer une évaluation définitive) au rouge (pourrait être optimisé) en passant par le vert clair (acceptable) et le vert foncé (bons matériaux). Jusqu’à présent, l'EPEA n'a classé "rouge" que 1 % des matériaux évalués dans le cadre de nos MHS, ce qui signifie que tous les matériaux sont conformes aux réglementations. Mais notre ambition est d’'aller au-delà de la réglementation, en offrant à nos clients une transparence totale et une vision beaucoup plus précise de la composition de nos produits.

Sur la base de ces informations, nous innovons ensuite pour optimiser nos matériaux. Nous recherchons des alternatives positives pour améliorer les matériaux "rouges", en reformulant nos produits selon les principes C2C. Il s’agit d'un processus long et exigeant, impliquant des recherches, des consultations avec l’EPEA et des contrôles de qualité et des tests de performance approfondis. Par exemple, nous créons actuellement un index des pigments positivement définis, en travaillant dur pour identifier des couleurs vives à ajouter à notre palette "positivement définie" de couleurs essentiellement minérales, vertes et boisées.

Que vos clients peuvent-ils apprendre exactement des MHS ?

Nous pensons que chacun devrait être en mesure de voir et de comprendre clairement ce qui entre dans la composition des produits qu’il choisit et l'impact de chaque matériau. C’est pourquoi nous nous sommes engagés à faire preuve d'une transparence totale afin d’instaurer la confiance nécessaire pour apporter des changements positifs dans notre secteur et au-delà. Les clients voient des informations telles que la formule du produit, les substances chimiques qu’'il contient et la proportion de chaque composant que l’on trouve dans le produit, suivies du code couleur. L'EPEA fournit un commentaire sur l’utilisation probable ou l'exposition prévue du composant dans un contexte de revêtement de sol, et nous incluons également le score du matériaux selon la GreenScreen List Translator™ (un système de classification chimique américain) et la confirmation qu’il est conforme au règlement REACH de l'UE.

Quelle est la étape suivante ?

La MHS est en fin de compte la première étape de la création de passeports numériques de « santé », appelés "passeports de matériaux", pour chaque matériau utilisé dans la construction, afin que les concepteurs, les constructeurs, les architectes et les ingénieurs puissent vraiment boucler la boucle avec les matériaux. Ceux-ci sont susceptibles de devenir obligatoires en Europe. Alors que la MHS prend en compte la composition chimique, le passeport des matériaux contient une multitude d’informations sur la circularité, de l’impact sur la santé et l'environnement au niveau de la recyclabilité, de la déconstruction et de la récupération. Nous prenons donc de l’avance au niveau juridique, en développant les connaissances nécessaires à la réalisation de cette transformation.

Juste une autre manière de
Faire bien. Ensemble.

Pour en savoir plus sur notre approche de la transparence, consultez notre page sur la transparence totale.